Cible Mouvante (suite) [pv crystal/sokar]

La nuit, l’obscurité ! le manteau noir avait recouvert l’ile cité, la dotant ainsi de son plus bel apparat. Le père était debout devant sa baie vitrée a contempler son domaine. Elision, la ville de la nuit, sa ville. De simple loup solitaire, l’être millenaire était parvenu a se constituer une meute de betes enragées, plus feroces et dangereuses les unes que les autres. Ses pensées vagabondaient en tout sens, comme a l’accoutumée. Ses souvenirs, ses nostalgies, ses melancolies, ses projets, ses machiavelismes, toutes fusaient a une vitesse eclair sans pour autant s’embrouiller a un quelconque instant. Mais il fut tiré de toute ces turpitudes mentales par le son de la porte de son bureau qui s’ouvrit avec fracas. Sans se retourner, il sut, et surtout, vit dans le reflet de la vitre, qu’il s’agissait la de son loup le plus puissant. D’ailleurs même le seul qu’il lui arrivait de craindre. Il souria donc sous sa capuche et s’assit rapidement pour faire face au dos de son meilleur element dont le sans gene legendaire l’avait poussé a s‘assoir sur le bureau. Il dodelina nonchalement de la tête et se contenta de laisser faire. Il tourna alors le regard vers la porte beante qu’une jeune hybride n’osait fanchir. Il l’intima d’un simple geste de rentrer, de fermer derriere elle, et de s’assoir sur la chaise face a lui.

Au bout de quelques instants, la jeune lapine s’était enfin decidée a rentrer, a fermer derriere elle, et a s’asseoir. L’homme la jaugea quelques instants puis se mit a ouvrir un tiroir pour en sortir un immense classeur qu’il posa devant lui et se mit a le consulter. La jeune fille ne pouvait pas forcement tout entrevoir clairement, mais il s’agissait du classeur ou étaient listés tout les tueurs a gage dependant, a quelque niveau que ce soit, d’Ofoyiss. La mémoire du père lui avait permis de se souvenir qu’il avait les données relatives a la jeune face a lui, dans ces dossiers. La recherche prit plusieures longues minutes, dans un silence pesant seulement entrecoupé par le bruissement des feuilles. Il finit par s’atarder sur l’une des feuilles, qui s’avera être celle de la jeune tueuse. Après la lecture, Le Père refferma le classeur et le remit a sa place, dans le tiroir.

« …. Bien… Crystal Statford je presume ? la petite protegée de Mihai. Il ne tarissait pas d’eloges a ton sujet, ma petite. Notes donc bien ma surprise quand au fait que la protegée de l’un des meilleurs tueurs a gage de la profession, rencontre la plus grande machine a tuer qu’il m’ait été donné de voir au cours de mon existence. Bon, je veux que tu constate également ma tristesse concernant le fait que tu connaisses la véritable identité de ce jeune homme, car il s’agit la de l’un des secrets les mieux gardés d’Ofoyiss… a tel point que seul quelques membres de l’organisation connaissent ce secret. Alors voila, nous autres, ici, n’aimons pas que nos secrets s’ebruitent de trop, c’est pour cela qu’en general nous eliminons tout ceux qui pourraient nous porter prejudice. Mais aux vues du simple que fait que Sokar t’ai porté secours, je vais tacher de me montrer magnanime. Je vais donc te proposer un choix simple ; rejoins nos rangs, ou bien je m’assurerais que tu disparaisse de la surface de ce monde. »

Il marqua une pause. Sa voix était intemporelle. Sous sa capuche, son visage était masqué par l’obscurité, et l’on n’aurait su lui donner un quelconque âge.

« alors Crystal ? que decides tu ? »

Crispée à l’entré de la grande salle, Crystal respirait à peine. C’était une pièce immense, entourée de baies vitrées, d’où on pouvait surement voir toute la ville. Observer la ville, regarder le léger voile de la nuit se déposer sur la citée noire, c’est ce qu’était en train de faire un homme encapuchonné avant que le Bicolore en rentre brusquement dans la pièce. Son regard, grâce au reflet de la vitre, se tourna vers Sokar, puis la lapine, sans qu’il n’ait à bouger d’un pouce. Crystal sentait, tandis qu’il se retournait et allait s’assoir dernière son bureau que ses intestins faisaient du macramé, tandis qu’une boule de peur ce formait dans sa gorge. * Je ne veux pas mourir*

Invitée par un geste à entrer et s’assoir, la jeune fille esquissa un pas, puis un deuxième, et ferma doucement la porte derrière elle, sans quitter du regard l’homme dont elle ne voyait que le menton. Parfaitement consciente qu’elle allait surement plus jamais ressortir de ce bureau, en tout cas pas vivante, elle commença par se promettre que dans ça prochaine vie, elle ne suivrait plus jamais un homme, aussi mignon soit-il, dans un endroit aussi chelou que celui ça. Elle se promit aussi de devenir vendeuse de glace et certainement pas tueuse à gage, ni chasseur de prime, ni aucun métier dans ce genre. Remarque, les beignets, c’est bien aussi. Puis la jeune fille secoua mentalement la tête, pour se remettre les idées en place. Elle ferait tout pour ne pas mourir aujourd’hui, elle était beaucoup trop jeune. *il est hors de question que je meurs*.

L’homme devant elle se mit à feuilleter un énorme classeur, bien trop gros pour être un magasine de cul, et de toute façon, de ce qu’elle en voyait, ça n’avait rien d’une collection de « Playboy » son classeur. Ca ressemblait plutôt à une classification de fiches sur des gens, qui semblaient tous être des tueurs à gages. D’ailleurs elle en connaissait quelques uns. L’homme passa rapidement trois feuilles, qui firent tressaillir la jeune fille. Elle avait rapidement reconnue les photos des trois hommes qui avaient tué son père. Ses mâchoires se crispèrent, quand elle vit que la page où il s’était arrêté contenait des données sur elle, et surtout sur Mihai. Alors que le chef d’Ofoyiss fermait le classeur du geste sec, la lapine se redressa sans ciller. Serrant les lèvres durant le petit discourt de l’homme encapuchonné, elle ne montra à aucun moment la surprise de savoir que malgré qu’elle n’ai entendu parler d’Ofoyiss pour la première fois que quelques heures plus tôt, lui sache parfaitement qui elle est. Quand à la surprise quand elle apprit qu’voir été protégée par Sokar était exceptionnel, elle ne lui fit qu’accorder un éclair de regard au jeune homme qui lui, l’ignorait passablement. Frustrant. Mais il était hors de question de quitter des yeux cet homme à l’aura si lourde que la jeune fille commençait en avoir des crampes.

La réflexion de la jeune femme ne fut pas longue. Sa réponse se concentra en une phrase tout simple et se cristallisa dans son cerveau *Je vais pas mourir !*.

- Je tiens beaucoup à ma vie, alors je préfère encore travailler pour l’homme le plus insensible au monde que de mourir.